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jeudi 17 novembre 2011

Faun

Faun : Licht
(2003 - Curzweyhl)

Second album de ce groupe allemand qui s'inscrit dans la mouvance pagan medieval folk(1) Licht est, à mon sens, l'album le plus inspiré parmi les six qu'il compte à son actif à ce jour.
Composant sa propre musique ou réinterprétant des morceaux traditionnels de divers pays, (2) souvent européens mais où viennent parfois s'ajouter rythmes et mélodies orientales. Les musiciens de Faun usent, avec beaucoup de talent, d'une grande quantité d'instruments anciens et s'appuient sur une électronique discrète (3) pour accentuer les ambiances et les rythmes souvent joyeux et entraînants.
Souvent féminines, les voix s'expriment dans plusieurs langues.
Quelques exemples : AndroVon den ElbenPunagraIsis.

Musiciens et invités :
- Oliver Sa Tyr : chant, bouzouki, nyckelharpa, harpe celtique, guimbarde
- Elisabeth Pawelke : chant, vielle à roue
- Fiona Rüggeberg : chant, flûtes, cornemuses, seljefloit
- Rüdiger Maul : tar, riq, davul, panriqello, darabukka, timba, gaxixi et autres percussions
- Niel Mitra : sequencer, sampler, synthétiseur
- Jennifer van der Harten : harpe celtique
- Carsten Hochapfel : violoncelle

(1) Car c'est ainsi que l'on nomme les musiques d'inspiration traditionnelle, celtique ou médiévale, de nos jours, le « pagan » ne servant qu'à attrapper les d'jeuns en quête de tribu, je présume...
(2) N'hésitant pas à mêler les styles ou les influences, parfois.
(3) Particulièrement présente sur Renaissance, le troisième et assez décevant troisième album, cette électronique s'efface de nouveau peu à peu sur les albums suivants.

mardi 15 novembre 2011

Tal Wilkenfeld

Tal Wilkenfeld : Transformation
(2006 - Ais)

C'est à 14 ans que l'australienne Tal Wilkenfeld (1) apprend à jouer de la guitare puis l'abandonne pour la basse à l'âge de 17 ans et se fait très vite repérer. Un an plus tard, elle part pour New York et joue dans des clubs de jazz.
Transformation sort en 2006 et, bien que baignant dans le jazz et le jazz-rock, ne dédaigne pas quelques accents plus blues ou funk. Les excellents musiciens qui l'entourent ici  confirment bien le talent de cette toute jeune prodige.
Et quelques autres plus ancrés dans le milieu ne s'y trompent pas : à l'écoute des démos de cet album, Chick Corea décide qu'elle le rejoigne sur sa tournée en 2007 et Jeff Beck fait de même quelques mois plus tard.
Elle jouera également avec Herbie Hancock, Eric Clapton et Warren Haynes... (2) pour ne citer que les plus connus.
Quelques exemples : BCCosmic JokeOatmeal BandageTable For One.

Musiciens :
- Tal Wilkenfeld : basse
- Wayne Krantz : guitare
- Geoffrey Keezer : piano, claviers
- Keith Carlock : batterie
- Seamus Black : saxophone tenor

(1) Tal naît en 1986.
(2) Oui, celui des Allman Brothers qui a initié le fulgurant Gov't Mule...

mercredi 9 novembre 2011

No One Is Innocent

No One Is Innocent : Utopia
(1997 - Az)

Avec Utopia, le groupe français No One Is Innocent confirme le fort potentiel qui figurait déjà dans son premier album (1) tout en affichant une plus grande unité musicale. Démarrant sur un cri rageur, le groupe enchaîne les titres avec une rare énergie, concédant parfois un moment de répit où la colère fait place à la douleur.
Une musique énergique et entraînante (2), plus contrariée que violente, laissant la part belle à des guitares et voix saturées, qui, si elle n'offre guère de véritable surprise, joue pleinement son rôle et ne donne aucune occasion de se lasser. Il est même rare d'entendre des albums dont tous les titres entretiennent autant l'attention. Difficile de ne pas relancer l'album une fois la dernière note éteinte. Les albums suivants, à mon sens, suivent le même chemin mais ne parviennent pas à tenir la comparaison avec celui-ci.
Chose rare : je vais parler des textes. (3)
Ici, le texte à une importance particulière. No One Is Innocent est de ces groupes « engagés » qui donnent une dimension politique à leur musique. (4) Dès le premier album, avec le titre Another Land, il dénonce le génocide des Arméniens. Ici, chaque texte est une prise de position assumée et appuyée de son coup de poing sur la table.
Anecdotiquement, on peut ajouter que Maurice G. Dantec a été invité à lire quelques extraits de son roman Les Racines du mal lors de la post-production de cet album, lui ajoutant une atmosphère bien particulière. (5)
L'album : Utopia.

Musiciens et invité :
- Kémar Gulbenkian : chant
- David de Four : guitare
- Jérôme Suzat-Plessy : basse, berimbau
- Spagg : samples
- Thierry Molinier : batterie
- Maurice Dantec : lectures (sur Nomenklatura, Radio 101, Autobähn Babies, Ce que nous savons et Neuromatrix)

(1) Sans titre, 1994.
(2) Souvent qualifiée de « fusion ».
(3) En effet, les textes compréhensibles m'empêchent bien souvent d'apprécier des groupes, tout simplement parce qu'ils me rendent incapable de me concentrer sur... la musique.
(4) Et peut renvoyer, entre autres, à des groupes comme Rage Against The Machine ou Noir Désir, bien que leurs musiques respectives soient différentes.
(5) Depuis, et à cause des prises de positions de l'auteur, No One Is Innocent a annoncé qu'il s'en désolidarisait. Si Les Racines du mal, second roman de Dantec, (6) reste un incontournable roman policier futuriste, l'auteur semble être tombé dans l'art controversé d'attirer le monde en le provocant systématiquement.
(6) Merci Pascal...

samedi 5 novembre 2011

Julian

Robert Charles Wilson : Julian
Julian Comstock, a Story of 22nd-century America (2009)
éd. Denoël Lunes d'encre, 2011
trad. Gilles Goullet, couv. Jefferson Hayman

Il s'appelle Julian Comstock ; il est le neveu du président des États-Unis.
Son père, le général Bryce Comstock, a été pendu pour trahison (on murmure qu'il était innocent de ce crime).
Julian est né dans une Amérique à jamais privée de pétrole, une Amérique étendue à soixante États, tenue de main de maître par l'Église du Dominion. Un pays en ruine, exsangue, en guerre au Labrador contre les forces mitteleuropéennes. Un combat acharné pour exploiter les ultimes ressources naturelles nord-américaines.
On le connaît désormais sous le nom de Julian l'agnostique ou (comme son oncle) de Julian le Conquérant.
Ceci est l'histoire de ce qu'il a cru bon et juste, l'histoire de ses victoires et défaites, militaires et politiques.
Fresque post-apocalyptique, western du XXIIe siècle, fulgurant hommage à l'œuvre de Mark Twain, Julian est le plus atypique des romans de Robert Charles Wilson. Une réussite majeure et une critique sans concession des politiques environnementales actuelles.
Atypique, c'est le moins que l'on puisse dire de ce dernier roman de Robert Charles Wilson tant il est différent de ses autres romans, par la forme et par le fond. Ici, bien que l'on retrouve cette mise en scène d'êtres qui n'ont rien d'extraordinaire et qui subissent les évènements, ces derniers n'ont pas l'ampleur de ceux décrits dans d'autres romans comme Spin ou Les Chronolithes. En outre, l'auteur accentue cet effet en nous faisant adopter le regard d'un personnage qui ne fait que constater ces évènements (1) et en resserrant toute l'action à son simple vécu sur une période très brève. (2)
Mais, davantage encore, c'est la forme même du roman qui, à mon sens, le classe bien à part. Il semble que le « fulgurant hommage à l'œuvre de Mark Twain » soit l'aspect principal que l'auteur a voulu maintenir tout au long du récit. (3) Et, la première surprise passée, j'ai pris un réel plaisir à lire Julian comme je lirais d'autres romans de cette époque, en tenant compte, du contexte et de l'état d'esprit des auteurs qui y vivaient. La dernière page tournée, j'avoue être épaté par ce joli tour de force de la part de Wilson : avoir donné un aspect poussiéreux et désuet à une aventure se déroulant un siècle après le nôtre, projetant ainsi le lecteur bien au-delà de la période décrite.
La forme même du texte augmente l'effet d'ambiance décrit : les mentalités et les connaissances ont reculé, (4) une Église autoritaire et une classe dirigeante puissante et riche veillent rigoureusement à maintenir cette ignorance crasse afin de conserver le pouvoir.
D'une manière générale, la critique semble assez déçue de ne pas retrouver l'auteur qu'elle connaît mais je pense que comparer Julian aux œuvres précédentes est une erreur. Et, mine de rien, je suis ravi de découvrir un Robert Charles Wilson capable d'écrire autre chose que du Robert Charles Wilson. Je ne voudrais pas que l'un de mes auteurs préférés finisse par me lasser.
Mais nous en sommes encore loin...

(1) Paradoxalement, c'est lui qui provoquera le plus important d'entre eux par son simple rôle de témoin.
(2) Le roman débute fin 2172 pour se terminer au Nouvel An 2176 si l'on exclue le court épilogue ajouté quelques 16 ans plus tard.
(3) Méconnaissant cet auteur et ne me basant que sur mon ressenti à la lecture de Julian, le défit paraît néanmoins avoir été relevé avec brio.
(4) Les étoiles et Dieu sont de ces choses réelles mais incompréhensibles, les deux « se ressentant » de la même manière... L'obscurantisme rampe tout au long de ce roman.

jeudi 3 novembre 2011

Radieux

Greg Egan : Radieux
Luminous (1998)
éd. Le Livre de Poche, 2011
trad. Sylvie Denis, Francis Lustman, Quarante-Deux et Francis Valéry, couv. Manchu

Une jungle génétiquement modifiée capable de se protéger de toute agression extérieure, y compris humaine, afin de servir les intérêts des barons de la drogue.
Un voyage sans retour au cœur d'un trou noir.
Un logiciel à même de remonter tout arbre généalogique sur des milliers de générations en traçant l'ADN.
Un premier contact extraterrestre grâce à de nouvelles mathématiques et un ordinateur de lumière.
La numérisation totale de la mémoire humaine.
Un virus mortel en passe de devenir une nouvelle religion, à moins que la religion elle-même ne soit le virus...
Radieux est le deuxième volume de l'intégrale raisonnée des nouvelles de Greg Egan.
Il consacre l'auteur australien comme l'écrivain de science-fiction le plus fascinant depuis Philip K. Dick.
Après Axiomatique, ce second recueil des nouvelles de l'auteur qui poursuit l'exposition de ses réflexions sur les avancées scientifiques et leurs impacts possibles sur l'homme et ses sociétés. (1)
Lire Egan, même si l'on se sent par moment distancé, (2) c'est en sortir plus vaste. (3)
Si je suis bien incapable de faire la distinction entre les connaissances scientifiques actuelles et les spéculations qui permettent à l'auteur de mettre en scène les histoires dont il nous régale,  leur lecture n'en est pas moins enthousiasmante. Mon ignorance dans ces domaines scientifiques leur prodigue même un vernis de « réalisme » qui est loin d'être désagréable, bien que je regrette parfois que l'auteur ne précise pas la frontière entre le « vrai » et le « possible ». (4)
Si toutes les nouvelles sont irréfutablement d'une grande valeur, les goûts de chaque lecteur ne manqueront pas de leur attribuer des préférences. Ici, mes penchants vont sans conteste vers « L'Ève mitochondriale » et « Cocon » qui abordent respectivement les origines de l'espèce humaine et l'orientation sexuelle.
Fascinant.
Pour le moins.

(1) Le troisième volume étant déjà paru au Bélial', seuls les lecteurs en manque de finances attendant rageusement la parution en poche...
(2) Egan est diplômé de mathématiques et s'appuie souvent sur des concepts et un vocabulaire qui me sont totalement étrangers.
(3) Chaque nouvelle ouvre (ou alimente intelligemment) un sujet de réflexion qui ne se refermera que longtemps après la dernière page du recueil tournée.
(4) Comme le fait Charles Sheffield dans Les Chroniques de Mc Andrew, partant du juste principe suivant : «  [...] ce n'est pas ce que nous ignorons qui cause des ennuis, c'est ce que nous savons et qui est inexact ».