Ministry : Dark Side of the Spoon
(1999 - Warner Bros.)
Si les disques ayant précédé Dark Side of the Spoon étaient déjà intéressants, (1) c'est à mon sens avec ce septième album que le groupe américain trouve à exprimer le plus personnellement ce qu'il a en tête, poursuivant de désorienter son public (2) en changeant radicalement sa manière de faire.
Ici, en effet, la rage et la puissance qui caractérisent le groupe cèdent du terrain à des ambiances moites, torturées et très noires, pouvant même faire penser à la folie sur certains titres.
Tranchant sur une production de très bonne tenue (3) mais malheureusement trop uniforme, cette réelle différence fait de Dark Side of the Spoon le disque le plus intéressant (et probablement le plus difficile d'accès) du groupe mais ne prend réellement sa saveur qu'après une écoute attentive de l'ensemble.
Quelques exemples : Supermanic Soul, Whip and Chain, Nursing Home, Kaif.
Musiciens et invités :
- Al Jourgensen : chant (Supermanic Soul, Whip and Chain, Bad Blood, Eureka Pile, Step, Nursing Home et Kaif), guitares, électronique, banjo (Nursing Home), saxophone
- Paul Barker : basse, électronique, chant (Vex & Siolence)
- Rey Washam : batterie, électronique
- Louis Svitek : guitare, électronique
- Zlatko Hukic : guitare, électronique
- Ty Coon : chant (Whip and Chain et Bad Blood)
- Yvonne Gage : chant (Eureka Pile)
(1) Principalement à partir de Psalm 69 : The Way to Succeed and the Way to Suck Eggs (1992), période où le son du groupe se radicalise, laissant une place prépondérante aux guitares et aux rythmiques plombées qui le font basculer dans ce que l'on nomme le metal-industriel.
(2) Ce dernier attendait déjà un nouveau Psalm 69... lorsque Filth Pig (1996), le disque précédent, est sorti.
(3) Allant donc de Psalm 69... à Animositisomina (2003), déjà moins bon mais nettement supérieur aux albums qui ont suivis (probablement en raison départ de Paul Barker, présent sur tous les autres).