Artistes alpha

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Auteurs alpha

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jeudi 20 juin 2013

Wardruna

Wardruna : Runaljod - Gap Var Ginnunga
(2009 - Indie Recordings)

Gaahl et Kvitrafn, deux membres du groupe norvégien Gorgoroth, (1) délaissent leurs premières amours pour se tourner vers un univers bien différent : celui des Vikings.
Sans que cela soit exclusif, le groupe use principalement d'instruments primitifs (2) et chante dans sa langue natale, les musiciens parvenant à recréer un climat et une musique bien particulière que l'auditeur peut aisément croire venus du fond des âges bien qu'immédiatement séduisante, même pour une oreille peu habituée aux sonorités anciennes. (3)
Premier album de la trilogie Runaljod, (4) Gap Var Ginnunga s'appuie sur le thème des runes et plus précisément des 24 qui composent le vieux futhark, la plus ancienne forme d'alphabet runique, (5) le groupe ayant visiblement besoin d'étirer le cadre d'une musique qui, à mon sens, se suffisait à elle-même.
Assez sombre mais se voulant plus proche d'un univers naturel que des ambiances brutales communément associées aux Vikings, ce premier album est une véritable réussite qui prouve une fois de plus qu'il est bon, parfois, de changer la corde de son arc. (6)
Quelques exemples : Ár var alda, Hagal, Bjarkan, Jara.

Musiciens :
- Lindy Fay Hella : chant
- Gaahl : chant
- Hallvard Kleiveland : violon Hardanger (7)
- Kvitrafn : chant et tous autres instruments et sons (8)

(1) Groupe de black metal n’offrant pas plus d'intérêt que quelques centaines d'autres du même acabit puisqu'il propose une musique formatée et sans surprise dans un emballage tout de noir, de cuir et de clous, de maquillages et de postures se voulant effrayantes et de décors scéniques sanglants empruntant aux thématiques chrétiennes à l'attention d'un public plus féru de décorum que de musique (avis personnel !).
(2) Lyre norvégienne, percussions, harpe viking, guimbarde, cornes et trompes, bien souvent utilisées dans la nature afin d'en capter les sons et les ambiances.
(3) Mais qui semble néanmoins plus authentique que la musique de l'excellent Dead Can Dance, pour prendre un exemple parlant à beaucoup.
(4) Le second, Yggdrasil, est sorti cette année et, après une première écoute, semble offrir une musique similaire mais plus ample, (peut être) moins frustre.
(5) Plus de détails ici pour ceux que ça passionne.
(6) Comme, par exemple, Anathema, dans un tout autre genre, avait su le faire.
(7) Le violon Hardanger est un violon norvégien. Plus de détails ici.
(8) Également compositeur, preneur de son, arrangeur, ingénieur du son et mixeur pour cet album. (!)

mercredi 12 juin 2013

L'Essence de l'art

Iain M. Banks : L'Essence de l'art
The State Of The Art (1991)
éd. Le Livre de Poche, 2013
trad. Sonia Quémener, couv. Victor Habbick

La Culture...
Une vaste civilisation galactique, anarchique, protéiforme, pacifique.
Elle nous observe à travers les yeux électroniques d'Arbitraire, une vaisseau géant en proie à un grave dilemme tandis que nous, pauvres humains, détruisons notre planète.
Doit-il intervenir, et provoquer un bouleversement qui pourrait s'avérer le plus terrible des remèdes ?
Ou laisser faire ?
En d'autres termes : notre civilisation mérite-t-elle d'être sauvée, et à quel prix ?
Mais se frotter à la barbarie humaine peut s'avérer plus fascinant qu'on ne l'imagine...
N'y a-t-il pas ici un risque pour la Culture elle-même ?
L'Essence de l'art réunit huit nouvelles dont la plupart relèvent du cycle de La Culture.
L'Essence de l'art, unique recueil regroupant huit textes, semble montrer que l'auteur est moins à l'aise dans la forme courte et laisse le lecteur sur une impression assez décevante de l'ensemble.
Néanmoins, avec la longue nouvelle qui donne son titre au recueil, il confirme largement et avec autant de brio que dans ses romans qu'il a des choses à dire et qu'il compte parmi les auteurs les plus intéressants du genre. (1) Avec ce texte qui se rattache au brillant et maintenant assez connu cycle de La Culture, (2) Banks s'interroge sur la nécessité d'intégrer la Terre à cette  civilisation de La Culture. Une occasion de plus de peser les conséquences des actes d'une civilisation expansive (si bien intentionnée soit-elle) sans oublier de poser un regard aussi sombre et sévère que plein d'humour sur ceux qu'elle envisage peut-être d'intégrer.
Jusqu'ici persuadé que L'Homme des jeux, roman à mon sens  le plus accessible du cycle, était la porte d'entrée idéale de ce dernier, je pense à présent que ce recueil peut jouer ce rôle. Non seulement pour la nouvelle-titre mais aussi pour le texte d'Arkady Knight, en introduction d'ouvrage, qui revient sur chaque pièce de l'œuvre et décrypte les intentions de l'auteur de manière précise et très éclairante.
De décevant, L'Essence de l'art devient incontournable et, à mon sens, la première chose à lire pour ceux qui voudraient se lancer dans ce cycle aussi indispensable qu'exaltant.
(3)

(1) Pour autant, Iain M. Banks n'a pas uniquement écrit de la SF puisqu'il est également l'auteur d'autant de romans qui n'en relèvent pas et dans lesquels il affiche un engagement politique tout aussi fort (pour ce que j'en sais sans les avoir lus, pardon).

(2) Dont L'Homme des jeux, L'Usage des armes, Une Forme de guerre, Excession, Inversions, Le Sens du vent et Trames (ainsi que La Sonate hydrogène qui doit paraître en octobre au Livre de Poche).
(3) Iain M. Banks nous a malheureusement quittés en ce mois de juin. Je vais maintenant remplir de nouveau mon verre en guise de salut à ce Grand Homme et noyer ma profonde tristesse.

jeudi 6 juin 2013

Cee Cee James

Cee Cee James : Low Down Where The Snakes Crawl
(2010 - Fwg Records)

Originaire de Portland, Cee Cee James a commencé très tôt à faire de la musique (1) et, après une première vie rythmée par les galères (2) et les concerts de blues et de rock, (3) elle sort ce premier album de blues, (4) genre pour lequel sa voix semble faite.
Sans pour autant la copier, Low Down The Snakes Crawl rappelle bien souvent la musique de Janis Joplin, principalement pour les similitudes que présentent la voix des deux chanteuses. Bien qu'assez classique, la musique du groupe a sa propre personnalité et les nombreuses années passées sur les routes pour jouer live s'entendent distinctement au travers d'une très grande maîtrise et d'une apparente simplicité pleine de richesse.
Exercice de style impeccable, Low Down The Snakes Crawl vaut le détour pour peu qu'on aime le blues.
Quelques exemples (4) : Black Raven, Done Love Wrong.

Musiciens :
- Rob Andrews : guitare
- Jim Klinger : batterie
- Cee Cee James : percussions, chant
- John Senchuk : basse
- Art Neubaer : guitare

(1) Elle monte un groupe et donne un concert à l'âge de 12 ans.
(2) Et pas des petites...
(3) Ainsi qu'un premier album, Spiritually Wet, dans un tout autre registre puisqu'il s'agit de funk (et à mon sens  bien moins convaincant même si on y retrouve sa voix).
(4) Il existe un autre album studio (Blood Red Blues, 2012) ainsi qu'un live (Seriously Raw, 2010).

vendredi 24 mai 2013

Sabir

Sabir : Fones
(2003 - ...)

Empruntant le nom qui désigne une langue créée sur la base d'autres langues lorsque se présente la nécessité d'échanger entre des peuples d'origines différentes, (1) Sabir propose une musique métissée « fortement influencée par la musique des Balkans, de la Perse, du flamenco ou de la musique médiévale occidentale ».
Né de la rencontre entre Efrén et Diego López, déjà connus pour leur penchants à mélanger les styles (2) et Spyros Kaniaris, le groupe n'a malheureusement pas enregistré d'autre disque à ce jour. (3) Une motivation de plus pour rechercher les divers projets et autres participations du trio pour ceux qui voudraient en écouter davantage.
Quelques exemples : Sokratako, Erghen Diado, Erimos.

Musiciens : 
- Efrén López : rabab, tar, kopuz, baglama, lavta, laouto crétois, oud, santour
- Spyros Kaniaris : guitare flamenco à huit cordes
- Diego López : tabla, tombak, udu, doira, bendir

(1) Ici, avec cette musique, c'est plus précisément à la lingua franca qu'il est fait référence, ce sabir autrefois parlé dans les ports méditerranéens.
(2) Au sein d'Al Andaluz Project et L'Ham de Foc bien sûr, mais il n'est pas rare de les voir jouer avec une multitude d'autres musiciens comme Ross Daly ou Bijan Chemirani.
(3) Il est néanmoins possible d'écouter et voir de nombreux extraits de concerts sur le site d'Efrén López (prévoir quelques heures d'écoutes...).

dimanche 5 mai 2013

Endless Boogie

Endless Boogie : The Long Island
(2013 - No Quarter/Differ-ant)

Les new-yorkais d'Endless Boogie ont repris le chemin des studios cette année pour nous servir une fois de plus, après Focus Level et Full House Head, leur rock lancinant, hypnotique et pas si répétitif qu'une écoute peu attentive pourrait le faire croire.
Différent des albums précédents, The Long Island, s'il offre les mêmes ingrédients que ceux-ci, gagne en richesse ce qu'il perd peut-être en dynamique. Les longues compositions de ce très long album (1) s'étirent en boucles répétitives se faisant très vite bavardes et indépendantes ou de connivence tour à tour, en chant caverneux toujours aussi incantatoire.
Loin de lasser, cette grande richesse musicale permet à l'auditeur de toujours trouver un os à ronger à n'importe quel moment de l'album. L'immersion est considérable.
Actuellement, c'est à mon avis ce qui se fait de mieux dans le domaine du blues-rock à tendances heavy.

Musiciens :
- Harry Druzd : batterie
- Jesper Eklow : guitare
- Marc Razo : basse
- Paul Major : guitare, chant

(1) 80 minutes pour moins de 6 heures de studio.

dimanche 14 avril 2013

Kvelertak

Kvelertak : Meir
(2013 - Roadrunner Records)

Trois ans après Kvelertak, son plus qu'enthousiasmant premier album, le groupe norvégien remet enfin le couvert pour confirmer haut la main sa capacité à mélanger les nombreux styles engendrés par le rock.
Une fois encore, nous voici baladés du heavy metal au punk, du rock au black metal, etc. Une fois encore, Kvelertak ne se contente pas de singer ses prédécesseurs mais imprime sa griffe et son incroyable énergie.
J'ai pu lire à droite et à gauche que cet album était plus « festif », plus « rock traditionnel ». (1) De mon point d'écoute, ce n'est pas flagrant : si le premier m'avait enchanté pour ses clins d'œil  appuyés à des styles différents, celui-ci m'emballe pour ceux qu'il fait à des groupes. (2)
Sortir de cet album s'avère tout aussi difficile que le faire du précédent, tant l'envie de passer de l'un à l'autre se fait sentir.
J'en re-veux !
N'attendez pas trois ans, les gars...
Quelques exemples : Spring Fra LivetBruane BrennMånelyst, Undertro.

Musiciens :
- Erlend Hjelvik : chant
- Vidar Landa : guitare
- Bjarte Lund Rolland : guitare
- Maciek Ofstad : guitare
- Marvin Nygaard : basse
- Kjetil Gjermundrød : batterie

(1) Pour ce que ça veut dire...
(2) AC/DC et Metallica (si si, prêtez bien l'oreille, il y a un début de solo associé à une certaine rythmique, sur le titre « Månelyst » - à partir de 2:19, pour les tatillons qui voudraient vérifier de leurs propres oreilles - qui nous replonge directement dans Kill Em' All, c'est aussi bref qu'évident...) pour ne citer qu'eux.

mardi 26 mars 2013

Rainer

Rainer : Worried Spirits
(1992 - Demon Records)

Rainer Ptacek fait partie de ces comètes ayant traversé trop vite l'univers de la musique, mais dont la trace ne disparaîtra que très lentement. Si elle disparaît.
Né en Allemagne de l'Est (1) ce passionné de guitare jouera dans plusieurs groupes (dont Giant Sand et Das Combo) mais donnera sa pleine mesure (2) en interprétant seul et en acoustique ses propres compositions, des reprises ou des adaptations de poèmes. (3)
C'est cet aspect de Rainer que présente Worried Spirits, son premier album solo, avec une quinzaine de titres qui frappent par l'investissement de l'artiste dans sa musique. S'il fallait  encore une preuve, elle se trouve au moins ici : la passion s'entend.
Au-delà d'un jeu de guitare très personnel et hautement technique, (4) c'est la voix, hantée, possédée, de Rainer, souvent discrète, parfois forte mais toujours vraie qui nous frappe et nous donne l'impression de recueillir des confidences.
Pour en savoir davantage, voici le site maintenu par sa femme Patti Keating.
Un exemple : Worried Spirits. (5)

Musicien :
- Rainer Ptacek : guitare, chant

(1) Que ses parents fuient en 1953, alors qu'il a trois ans, pour s'installer à Chicago. Lui, s'installera à Tucson dans les années 70.
(2) C'est aussi l'avis de beaucoup d'artistes mondialement renommés, comme le démontre cet hommage. Ou celui-ci.
(3) Poèmes de Langston Hughes.
(4) Un mélange de slide et de picking qui impressionna, entre autres, ZZ Top, Robert Plant et d'autres artistes de renom avec lesquels il joua.
(5) Le morceau commence à 2:39, mon niveau d'anglais ne me permettant pas de comprendre ce que dit le musicien avant.

samedi 16 mars 2013

Lokomotive Kreuzberg

Lokomotive Kreuzberg : Fette Jahre
(1975 - Pläne)

Groupe allemand, Lokomotive Kreuzberg fait partie de ces formations (1) pour qui la teneur politique des textes  a peut-être plus d'importance que la musique qui les accompagne.
Si l'engagement politique de ce groupe et ses textes sont importants, sa musique, à mon sens, ne l'est pas moins et participe très certainement pour beaucoup à l'attention que l'on peut porter à l'ensemble.
Après deux albums (Kollege Klatt, en 1972 et James Blond, en 1973), les compositions du groupe prennent plus d'importance sur Fette Jahre (1975) qui nous offre un rock progressif très riche et varié mettant un chant souvent théâtral très en valeur.
Malheureusement, je n'ai aucune pratique de l'allemand et trouver les textes écrits de ce groupe semble relever de la gageure. Tout aussi malheureusement, je n'ai pas pu mettre la main sur le dernier album du groupe (Moutain Town, en 1977) avant sa dissolution (2) qui, semble-t-il, serait le plus apprécié des amateurs.
Dans l'état actuel de mes connaissances, Fette Jahre reste le sommet du groupe et, sans  la moindre hésitation, un incontournable du rock progressif.

Musiciens :
- Bernhard Potchka : guitares, chant
- Manfred Praeker : guitare acoustique, percussions, chant
- Uwe Holz : percussions, harmonica, chant
- Karl-Heinz Scherfling : percussions, chant
- Andreas Brauer : piano, flûte, violon, percussions, synthétiseur, chant

(1) Comme Floh de Cologne, Ton Steine Scherben et d'autres, qui ont animé cette scène appelée Politrock et sur laquelle on peut plus amplement s'informer sur les pages du Wikipédia allemand. Au sujet de Lokomotive Kreuzberg, on trouvera sur Rock60/70 un très intéressant article suivi d'un entretien avec deux membres du groupe.
(2) Regrettable, certes, mais certains membres de Lokomotive Kreuzberg auront pu créer par la suite le premier Nina Hagen Band puis Spliff, un groupe devenu très populaire en Allemagne.

mardi 26 février 2013

Atrox

Atrox : Terrestrials
(2002 - Season Of Mist)

Groupe norvégien formé par des musiciens jouant dans de nombreux autres groupes, (1) Atrox est souvent classé, à raison, dans le metal d'avant-garde.
Si son premier album (Mesmerized, 1997), ne se distingue pas vraiment, à mon sens, de la production du genre, le groupe crée une véritable différence dès le second (Contentum, 2000), tant par le chant de Monika Edvardsen que par sa volonté de surprendre par des compositions recherchées et complexes. Cette tendance se confirme dans les albums suivants, Terrestrials (2002) et Orgasm (2003), les trois disques offrant à mon sens une trilogie indissociable  et incontournable pour tout amateur du genre.
Terrestrials me semble néanmoins le plus réussi des trois, les compositions étant très inspirées, mêlant avec un art consommé metal et rock progressif. Le chant de Monika Edvardsen est plus libre et créatif que jamais, passant de la douceur à l'hystérie, sans abuser de filtres et se démarquant des autres chanteuses évoluant dans ce genre et qui ne présentent bien souvent qu'un contraste devenu aujourd'hui banal. (2)
Un autre album suivra (Binocular, 2008) mais sans la présence de la chanteuse et, sans que le groupe renie ses albums précédents, reviendra à une musique à mon sens beaucoup plus « conventionnelle ».
Quelques exemples : Lay, Ruin, Mare's Nest, Nine Wishes.

Musiciens :
- Monika Edvardsen : chant, claviers
- Eivind Fjoseide : guitare, samples
- Rune Sørgård : guitare, basse, samples
- Christian Reppen : basse
- Tor Arn Helgesen : batterie

(1) Principalement Drontheim et Manes mais aussi Bjørnar Selsbak, Arabs in Aspic, Kostebilen, Eiszeit, Star Gazer, Tactile Gemma, Bloodthorn, Manii, Calmcorder et Kkoagulaa.
(2) Voir les (trop) nombreux groupes « à la mode » et entassés dans le tiroir heavenly voices...

dimanche 17 février 2013

Alice In Chains

Alice In Chains : Jar Of Flies
(1994 - Columbia Records)

Alice In Chains est un groupe de rock américain dont le noyau dur est formé par Jerry Cantrell (guitare) et Layne Staley (chant), tous deux assurant la majorité des compositions. Bien que son style soit plus proche du metal que du punk, il est considéré comme l'un des fers de lance du mouvement grunge. (1)
Après deux albums montrant une nette progression dans l'inspiration du groupe, sort le mini album Jar Of Flies qui, s'il confirme plus que jamais cette progression, marque un changement puisqu'il s'appuie principalement sur des morceaux semi-acoustiques. A mon sens, c'est la plus belle œuvre du groupe, probablement parce qu'elle laisse davantage de place à la voix de Layne Staley et, si les albums suivants sont de très bons disques, (2) ils n'atteignent pas le niveau de celui-ci.
La particularité du groupe réside dans ses ambiances très noires et ses textes morbides mais aussi dans la voix de Layne Staley qui montre un réel travail sur les sonorités et les intonations.
Un autre album permet d'entendre cette voix : celui du supergroupe Mad Season. Néanmoins, ce dernier reste à mon avis en-dessous de la production d'Alice In Chains, l'alchimie entre Jerry Cantrell et Layne Staley n'y figurant pas.
Quelques exemples : Rotten Apple, Nutshell, No Excuses, Don't Follow.

Musiciens et invités :
- Jerry Cantrell : guitare, chœurs
- Layne Staley : chant
- Sean Kinney : batterie, percussions
- Mike Inez : basse, guitare acoustique, chœurs
- April Acevez : viole
- Rebecca Clemons-Smith : violon
- Justine Foy : violoncelle
- David Atkinson : harmonica
- Randy Birochœurs
- Darell Peterschœurs

(1) Alice In Chains est formé à Seattle.
(2) Que ce soit avant (Alice In Chains, 1995) ou après (Black Gives Way To Blue, 2009) la mort de Layne Staley.

vendredi 15 février 2013

Alice Cooper

Alice Cooper : Love It To Death
(1971 - Straight Records)

Alice Cooper est un groupe américain (1) ayant débuté sa carrière vers le milieu des années soixante et joué sous divers noms. Ses prestations scéniques et sa réputation sulfureuse ont amené Frank Zappa à s'y intéresser puis à en produire les premiers disques.
Après deux albums de qualité assez médiocre qui affichent un goût prononcé pour la mise en scène, la comédie musicale et l'esprit grand-guignol, (2) sortent, en 1971, Love It To Death et Killer dont le style est beaucoup plus rock et qui, à mon sens, sont les meilleurs du groupe, ceux qui présentent la plus grande créativité artistique. (3) Viennent ensuite de nombreux autres albums dont la qualité n'atteindra jamais celle de ceux-ci, le succès d'Alice Cooper reposant principalement sur son sens du spectacle et la réputation acquise auparavant et savamment entretenue depuis lors.
Love It To Death (ainsi que Killer dans une moindre mesure) reste néanmoins un très bon album de rock que les écoutes répétées ne parviennent pas à affaiblir et dont le point fort est l'étrange et long morceau « Black Juju ».

Musiciens et invité :
- Alice Cooper : chant
- Michael Bruce : guitares, claviers
- Neal Smith : batterie, percussions
- Dennis Dunaway : basse
- Glen Buxton : guitares
- Bob Ezrin : claviers

(1) C'est seulement lorsqu'il entame sa carrière solo que Vincent Furnier endosse ce pseudonyme.
(2) Déjà présents dans les concerts mais bel et bien audibles sur les albums et probablement premiers exemples d'une « tradition » entretenue par de nombreux groupes de rock par la suite (au détriment de leur créativité musicale, à mon avis).
(3) Ma préférence allant vers Love It To Death, mais mon écoute s'arrête à Raise Your Fist And Yell (1987), je ne connais que vaguement les albums suivants.

dimanche 3 février 2013

The Jim Jones Revue

The Jim Jones Revus : Burning Your House Down
(2010 - Play It Again Sam)

Groupe anglais formé en 2007 par Jim Jones, (1) The Jim Jones Revue propose avec Burning Your House Down son second disque de rock endiablé et chargé d'énergie dans lequel les plus anciens amateurs du genre retrouveront ce qu'ils aimaient chez Chuck Berry, Jerry Lee Lewis ou Little Richard il y a... plus de cinquante ans. (2)
Bien sûr, le son est différent, le groupe aimant particulièrement la saturation et, d'une manière générale, les ambiances tirant vers le sauvage et le sale. Quoi qu'on puisse en penser, le résultat est des plus réussis et il est tout simplement impossible de rester en place à l'écoute des onze titres survoltés de cet album, comme de celui qui précède. Cette énergie débridée est accentuée par la brièveté des morceaux, rares étant ceux qui dépassent les quatre minutes, la plupart n'en faisant pas même trois.
Si le troisième album, The Savage Heart, est d'une bonne tenue et reprend certains éléments chers au groupe, il semblerait que ce dernier cherche à prendre une direction moins « classique », plus personnelle. À mon sens, il perd en spontanéité et en énergie ce qu'il gagne (peut-être) en personnalité.
À suivre, néanmoins.
Quelques exemples : Dishonest John, High Horse, Foghorn, Elemental.

Musiciens :
- Jim Jones : chant, guitare
- Rupert Orton : guitare
- Henri Herbert : piano
- Gavin Jay : basse
- Nick Jones : batterie

(1) Qui n'en est pas à sa première tentative puisqu'il a également participé aux groupes Thee Hypnotics et Black Moses.
(2) Ben oui, hein... Pardon pour le coup de vieux.

mercredi 30 janvier 2013

Océanique

Greg Egan : Océanique
éd. Le Livre de Poche, 2012
trad. Sylvie Denis, Francis Lustman, Quarante-Deux (Ellen Herzfeld et Dominique Martel), Pierre K. Rey et Francis Valéry, couv. Tony Hutchings

Un match de football quantique. Et des joueurs vieux de plusieurs millénaires.
Des mathématiques, armes de destruction massive dans une guerre entre univers.
Le premier voyage de l'homme vers les étoiles, en pleine ère transhumaine.
L'amour négocié par le biais de nanomachines.
La foi mise en équation chimique.
La transplantation cérébrale comme moyen d'immortalité...
Océanique, troisième volet de l'intégrale des nouvelles de Greg Egan, réunit treize longs récits et consacre son auteur comme le chef de file d'une science-fiction déterminée à décrypter notre monde et ses enjeux.
Un talent unique salué par le prix Hugo et le John W. Campbell Memorial Award. L'écrivain le plus fascinant de sa génération.
Comme dans les deux recueils précédents, Greg Egan se penche sur l'univers stupéfiant qui nous entoure, tente de le comprendre, s'interroge et, avec les seuls outils concrets qu'il possède, la science et la fiction, soulève le voile d'un futur tout aussi incroyable pour y glisser ses questionnements.
Si je reste souvent distancé par les connaissances scientifiques de l'auteur, ses idées n'en sont pas moins fascinantes et la réflexion qui persiste longtemps après la lecture de ses textes est exaltante.
Cette fois, ce sont les nouvelles « Les Tapis de Wang » et « Océanique » qui gagnent ma préférence, l'une imaginant une diaspora des Terriens devenus transhumains, l'autre « remettant en cause » les origines de la foi, chacune offrant un luxe de richesse et de thèmes divers appelant à être développés davantage. (1)
Ne reste plus qu'à patienter et relire ces trois recueils en attendant la parution du quatrième annoncé par l'éditeur français.

(1) Pour la première, c'est effectivement le cas puisqu'elle fait partie d'un roman non  encore traduit en français : Diaspora.

mardi 29 janvier 2013

Landberk

Landberk : One Man Tell's Another
(1994 - Megarock Records)

Auteur de quatre albums, le groupe suédois assez peu connu Landberk offre un rock progressif très travaillé dans lequel il n'est pas rare de retrouver des influences de  jazz.
Si One Man Tell's Another, second album du groupe, est celui que je préfère, (1) l'un de leurs meilleurs morceaux figure néanmoins sur le premier. (2)
La principale particularité du groupe est d'afficher une tristesse omniprésente, tant par des mélodies mélancoliques que par un chant plaintif, l'ensemble dégageant une atmosphère très sombre et rendant l'écoute  assez éprouvante une fois la surprise de la découverte passée. La richesse musicale de Landberk et le talent de chacun de ses membres n'en sont pas moins présents et admirables.
Bien que la musique du groupe évoque parfois King Crimson et Gentle Giant, il n'est en rien un « suiveur » et n'en laisse pas moins une emprunte très personnelle dans le genre.
(Très) beau et (très) triste.
Quelques exemples : Time, Mirror Man, You Are, Rememberence.

Musiciens :
- Patric Helje : chant
- Reine Kiske : guitare
- Stefan Dimle : basse
- Simon Nordberg : claviers
- Jonas Lidholm : batterie

(1) Pour des raisons totalement subjectives, tous les albums, bien qu'inégaux, méritant d'être écoutés : Riktigt Äkta en 1992, Lonely Land en 1992 (reprise du précédent avec des textes chantés en anglais plutôt qu'en suédois) et Indian Summer en 1996, avec, peut-être, une petite baisse d'inspiration sur le dernier album.
(2) Il s'agit de No More White Horses, une reprise du titre du groupe T2, écoutable ici.

lundi 28 janvier 2013

Youn Sun Nah

Youn Sun Nah : Same Girl
(2010 - Act Music)

Youn Sun Nah, originaire de Séoul installée en France depuis 1995, nous offre avec ce dernier album une collection de reprises variées qui, toutes, se trouvent grandies par une voix pure, d'une netteté et d'une précision rares.
Si son premier disque est celui que je préfère, (1) Same Girl donne un très bon aperçu des talents multiples de la chanteuse coréenne, que ce soit par son registre étendu ou sa capacité à passer de la douceur à la puissance. Néanmoins, on peut regretter qu'elle ne se lance pas dans des styles plus atypiques. (2) En outre, il semble que la dame acquière sa pleine mesure sur scène.
Same Girl reste tout de même un album varié et de très bonne tenue qui permettra à chacun une première approche, pour ceux capables de se passer de la joie qu'éprouve sans doute possible l'artiste à exercer son art sur scène.

Musiciens et invité :
- Youn Sun Nah : voix, kalimba, music box, kazoo
- Ulf Wakenius : guitares
- Lars Danielsson : basse acoustique, violoncelle
- Xavier Desandre-Navarre : percussions
- Roland Brival : narration (La Chanson d'Hélène)

(1) Reflet (2001), avec, entre autres, une reprise des plus dynamisantes de The Jody Grind.