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mardi 13 septembre 2016

L'Homme qui mit fin à l'Histoire

Ken Liu : L'Homme qui mit fin à l'Histoire
The Man Who Ended History : A Documentary (2011)
éd. du Bélial', Une Heure Lumière, 2016
trad. Pierre-Paul Durastanti, couv. Aurélien Police

Futur proche.
Deux scientifiques mettent au point un procédé révolutionnaire permettant de retourner dans le passé. Une seule et unique fois par période visitée, pour une seule et unique personne, et sans aucune possibilité pour l'observateur d'interférer avec l'objet de son observation. Une révolution qui promet la vérité sur les périodes les plus obscures de l'Histoire humaine. Plus de mensonges. Plus de secrets d'État.
Créée en 1932 sous mandat impérial japonais, dirigée par le général Shiro Ishii, l'Unité 731 se livra à l'expérimentation humaine à grande échelle dans la province chinoise du Mandchoukouo, entre 1936 et 1945, provoquant la mort de près d'un demi-million de personnes... L'Unité 731, à peine reconnue par le gouvernement japonais en 2002, passée sous silence par les forces d'occupation américaines pendant des années, est la première cible de cette invention révolutionnaire. La vérité à tout prix. Quitte à mettre fin à l'Histoire.
Si La Ménagerie de papier, recueil de nouvelles du même auteur également paru aux Éditions du Bélial', m'avait déjà convaincu qu'il était indispensable de lire ce dernier, le présent texte accentue ce sentiment, si faire se peut. (1)
Construisant sa nouvelle autour d'un fait historique assez méconnu sous nos latitudes, l'existence de l'Unité 731 et les atrocités auxquelles elle s'est livrée, (2) Ken Liu ne délaisse pas pour autant ses sujets de prédilections : l'immense difficulté que l'être humain peut éprouver à comprendre ce qui l'entoure et, pis encore, sa presque incapacité à se faire comprendre de ses semblables. Ici, ces manques font réellement figure de handicaps insurmontables et laissent penser qu'il ne peut pas exister de solution satisfaisante. (3)
Du fait de ses origines, (4) il est facile de deviner que le sujet traité revêt une importance toute particulière pour Ken Liu. Pourtant, loin de placer son texte sous l'éclairage de l’apitoiement ou du règlement de compte, il parvient à conserver une certaine neutralité pour exposer ses idées en leur ôtant ces filtres paradoxalement « futiles » et justifiés, ne donnant que plus d'impact à celles-ci.
Parvenir à aborder un tel sujet avec autant de subtilité, de finesse et de retenue relève, à mon sens, du véritable tour de force, ce qui ne fait qu'augmenter le profond respect que j'éprouvais déjà pour ce type.
Pour finir, n'apportant généralement pas d'importance à la forme d'un texte, (5) j'ai néanmoins été interpellé par celle-ci. Ici, étant celle d'un documentaire, elle permet à l'auteur de présenter nombre d'avis différents sans pour autant avoir à décrire une trop importante quantité de personnages et donnant à l'ensemble un grand réalisme.
Il me semble que nous tenons là un véritable chef-d'œuvre qui fait de Ken Liu non plus un auteur à surveiller de près mais bel et bien à traquer.
Et pour répondre à la question de l'auteur dans son avant-propos à La Ménagerie de papier : oui, après lecture de ses textes, l’univers est effectivement « un peu plus doux, un peu plus chaud, un peu plus brillant, bref, un peu plus humain. »
Merci.

(1) Cerise sur le gâteau : il améliore de beaucoup, à mes yeux, la qualité globale de la toute jeune collection Une Heure Lumière de cet éditeur dont les premiers opus ne m'avaient pas pleinement satisfait (bien qu'ayant une nette préférence pour Le Choix, de Paul J. McAuley).
(2) Dont j'ignorais tout avant la lecture de ce texte, je vous laisse le « loisir » de vous documenter par vous-mêmes sur l'une des facettes les plus sombres de l'Histoire humaine.
(3) Quand bien même le mensonge et la mauvaise foi (ou tout simplement l'aveuglement) seraient exempts du dialogue, ce qui est rarement voire jamais le cas lorsque le sujet est trop horrible pour que quiconque puisse le comprendre ou l'assumer. C'est en cela que ce texte m'a véritablement éprouvé : inaptes à comprendre et assumer les erreurs passées, « nous » sommes condamnés à toujours les reproduire.
(4) Né en Chine et vivant aux États-Unis depuis l'âge de onze ans.
(5) Pensant que je n'ai tout d'abord pas les outils nécessaires à cette analyse et préférant par goût me concentrer sur les idées transmises.

jeudi 8 septembre 2016

Trunks

Trunks : On The Roof
(2011 - Are You Trunked / Il Monstro / Le Son du Maquis / Les Disques de Plomb)

Après un premier album, (1) ce quintette basé à Rennes récidive avec On The Roof et nous entraîne dans un univers bien personnel et sans concession.
Faisant preuve d'une maîtrise achevée et d'une créativité étonnante, le groupe emprunte à divers genres et nous offre neuf titres très différents, naviguant sans difficulté audible de la sauvagerie parfois teintée d'humour à des ambiances plus sérieuses, feutrées ou intimistes. Si le Post-Rock relie le tout d'une manière évidente, il est ici bien plus intéressant que dans la plupart des productions du même genre. En outre, les amateurs de Math-Rock, de Krautrock, (2) voire de Jazz-Rock échevelé pourraient bien y trouver leur compte également. Curieusement, bien que ce soit très différent, certains morceaux n'ont pas été sans me rappeler les ambiances d'un autre groupe à l'éclectisme  impressionnant, Circle.
Si la sortie d'un mini-album (3) confirme mon intérêt pour Trunks, j'attends la suite avec impatience.
Quelques exemples : Hardfiscurry, Screaming Idiots, Kniee, First Train Home.

Musiciens :
Laetitia Shériff : chant, basse
Daniel Paboeuf : saxophones
Florian Marzano : guitare
Stéphane Fromentin : guitare
Régis Boulard : batterie

(1) Use Less (2007), tout aussi travaillé mais à mon sens moins riche et surprenant que celui-ci.
(2) Pour employer un terme aussi répandu que détestable...
(3) Paru en 2012, que le groupe partage avec un autre, Filiamotsa, et que l'on peut écouter ici.