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vendredi 18 août 2017

Sheikh Ahmad Al-Tûni

Sheikh Ahmad Al-Tûni : Le Sultan de tous les munshidîn
(2000 - Long Distance)
L'Égyptien Ahmad Al-Tûni était un homme religieux (1) qui a choisi le biais de la musique afin de transmettre la foi qui était la sienne.
C'est à travers cet art et grâce à son répertoire de poésie ancienne et d'expression populaire de Haute-Égypte qu'il s'est mondialement fait connaître, parvenant à captiver systématiquement son public, que ce dernier soit croyant comme lui ou non.
D'une très grande et indéniable maîtrise, sa voix rauque (2) et puissante, habitée, ainsi que son chant toujours improvisé, sont soutenus par des musiciens lui étant artistiquement entièrement dévoués et lui permettant de forger son propre style. (3)
Que l'on soit versé dans le soufisme ou non, la transe est là, n'ayant d'égale que l'enthousiasme provoqué par l'écoute de ce disque, (4) pièce unique à ma connaissance.
Une merveille. (5)

Quelques exemples : Allah MahabbaAl Qalima Al Qadima. (6)

Musiciens :
Sheikh Ahmad AL-Tûni : chant
Atta Mohammed Ali : kamanga
Rachidi Rhamis Rachidi : reqq
Salah Sharawu Abdel Sayyed : chant
Nasser Abdel Hamid Ahmad : tabla
Abdel Rahuf Ibrahim Ahmad : naqrazan
Sayyed Abdel Zaher : oud
Mustapha Abdel Adi : qawwal

(1) Il nous a malheureusement quittés début 2014.
(2) Par moment, curieusement, son timbre me rappelle certains de ceux que l'on peut entendre en Mongolie.
(3) Oui, j'ai largement emprunté ici et pardon.
(4) Enregistré en 1999, à l'occasion de sa venue en France pour une prestation au Théâtre de la Ville.
(5) Et ne croyez pas qu'il faille être soi-même religieux pour apprécier cette musique, cela n'a rien à voir. D'autant moins si, comme moi, vous ne comprenez pas un mot de ce que chante ce virtuose.
(6) Une moitié de disque, donc. Je recommande chaudement l'écoute intégrale.

lundi 14 août 2017

Jedbalak

Jedbalak : Safar
(2017 - autoproduction)
Quatuor italien se produisant parfois en trio sur scène, Jedbalak est de ces groupes qui empruntent au passé et posent leur patte sur la tradition, s'en imprégnant et la faisant revivre aujourd'hui avec un style qui nous la rend audible malgré nos habitudes formatées par les sonorités actuelles.
De jazz-rock en transe gnawa, de longues plages de rock progressif en boucles plus traditionnelles, la formation nous entraîne avec un rare talent dans des contrées lointaines et nous les offre en mêlant le passé et l'actuel.
Si les morceaux sont relativement courts, (1) il n'est pas rare que le pont soit fait avec le suivant. Le quatuor pourrait se permettre avec bonheur d'étirer chacun d'eux.
Le pont étant d'ailleurs tout symbolique dans la démarche de ce brillant groupe. (2)
Pour dire : je n'arrive pas à m'en sortir...

L'album : Safar.

Musiciens :
Abdullah Ajerrar : Guembri, chant, qraqeb
Gianluca Sia : mandoline, saxophone soprano, claviers
Mimmo Mellace : batterie, tar (qu'il ne faut surtout pas confondre avec le târ), bendir
- Nico Canzoniero : basse, synthétiseurs, saz, kalimba, programmation

(1) N'excédant pas six minutes trente et faisant le plus souvent trois à cinq minutes.
(2) Le mieux étant de lire ce qu'ils en disent eux-mêmes sur la page Bandcamp de l'album (l'origine des morceaux y figure également), les renseignements sont pour ainsi dire inexistants sur la toile.

mercredi 2 août 2017

Le Dernier chasseur de sorcières

James Morrow : Le Dernier chasseur de sorcières
The Last Witchfinder (2003)
éd. Au diable vauvert, 2003
trad. Philippe Rouard, couv. rampazzo.com

En 1688, Jennet, fille d'un célèbre chasseur de sorcières, a douze ans. Sa tante Isobel, grande admiratrice de Newton, se voit accusée de sorcellerie parce qu'elle a réussi à expliquer des phénomènes naturels tenus jusque-là pour divins. Jennet part à Cambridge dans l'espoir de convaincre Newton de venir témoigner à son procès. Mais Isobel est condamnée au bûcher et Jennet jure de consacrer sa vie à l'abolition de la loi contre la sorcellerie...
À la fois biographie fictive, récit épique et « exercice d'apologétique newtonienne », ce roman, raconté à la première personne par le propre livre d'Isaac Newton, Les Principes mathématiques de philosophie naturelle, nous emmène aux origines de la rationalité occidentale, à une époque où cohabitent dévots obscurantistes brûleurs de sorcières et premiers scientifiques... Un cocktail détonant d'érudition et de fantaisie, une irrésistible relecture de notre histoire philosophique.
Si James Morrow s'amuse à prêter une âme aux livres et donne ici un rôle de narrateur à l'œuvre maîtresse d'Isaac Newton, (1) ce sont bien là les uniques éléments Fantastiques de ce roman avant tout philosophique. Cependant, à lui seul, cet artifice littéraire donne une indication précise sur les intentions de l'auteur, éclaire à la fois son propos et le regard qu'il pose sur le monde en général.
Bien plus qu'une simple charge féroce contre l'obscurantisme (2) dont ont souffert un nombre effarant d'humains qui ne demandaient rien de plus que de vivre en bonne intelligence avec leurs semblables, Le Dernier chasseur de sorcières est ici l'occasion pour l'auteur d'aligner toutes sortes de considérations au sujet de l'absurdité de notre monde. Pourtant, s'il le fait, ce n'est jamais en laissant percer une colère qui serait toute légitime mais en usant d'un humour décapant et d'une ironie mordante tout en ayant un regard plein de bon sens et d'humanité bienveillante. (3)
À la lecture de ce roman, il m'a semblé que Jennet devait tout aux deux livres que lui lègue sa tante Isobel avant d'être brûlée pour sorcellerie. Celui écrit par Newton mais également celui dont elle est l'auteur : Plaisirs et douleurs dans le jardin de la femme. (4) À mon sens, ce sont ces deux livres qui permettent à Jennet de traverser le monde et ses embûches, lui procurent l'équilibre indispensable pour atteindre l'objectif qu'elle s'est fixé.
James Morrow semble avoir une immense considération pour les livres et ce qu'ils transmettent. Sans perdre de vue que, sans l'esprit de leurs lecteurs, certains peuvent tout aussi bien nourrir l'obscurantisme qu'éclairer intelligemment le monde.
Un immense auteur.

(1) Quelques précisions ici, pour ceux que ça intéresse.
(2) Qu'il soit issu de convictions délirantes ou, pire, simple prétexte à d'aussi abjects qu'égoïstes buts.
(3) Précision voulue de ma part, l'humanité, pour diverses raisons, ne l'étant pas si souvent.
(4) Un manuel d'éducation sexuelle que chaque parent avisé devrait laisser traîner partout chez lui. Si James Morrow ne s'étend pas plus que ça sur le contenu de cet ouvrage fictif, ce dernier est sans le moindre doute indispensable, voire vital.