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samedi 9 septembre 2017

minimál Bogart

minimál Bogart : Live at A38
(2014 - autoproduction ?)
Après un premier album (1) qui m'a semblé très hétéroclite mais déjà marqué par l'esprit curieux et inventif de ce groupe hongrois, sort, la même année, ce petit bijou de concert, à mon sens le meilleur de ce qu'il a produit à ce jour. (2)
Outre l'accentuation de la couleur sonore déjà présente dans le premier disque, résolument blues-rock cette fois, le groupe trouve ici une unité qui manquait. N'effectuant qu'exclusivement de l'improvisation (et de la meilleure, celle qui parvient la plupart du temps à faire oublier qu'elle en est), le groupe nous gratifie de quatre titres (3) tous aussi impressionnants que parfaits. (5)
Si le quatuor se classe lui-même dans le blues-rock, (6) c'est en faisant peu de concessions et en laissant exprimer pleinement sa personnalité et ses envies. En résulte une musique à la fois familière et, de manière d'autant plus surprenante, atypique. Associant un riche sens de la mélodie ainsi qu'une volonté affichée de sortir des sentiers battus, le groupe n'hésite jamais à nous entraîner dans de longues séquences n'appartenant qu'à lui, l'alchimie entre les musiciens semblant fonctionner à merveille.
De manière certaine, l'un des disques qui ont véritablement compté cette année.

Les albums : Cosmic Caveman Blues, Live at A38, Fire On Soyuz, Live at Tanya. (7)

Musiciens :
Győző Prekop : harmonica
- Csaba Szőke : guitare
Máté Pintér : basse
Jenei István : batterie

(1) En 2014, répondant au doux et remarquable nom de Cosmic Caveman Blues.
(2) Suivront un second album, Fire On Soyuz et un autre live, Live at Tanya respectivement de 2015 et 2017 (le premier titre de ce dernier, « 1964 », vaut plus que le détour).
(3) Trois et demi, pour être exact, la première moitié du premier morceau manquant au tableau. Un fade-in... bestial nous permettant néanmoins de nous ébahir à l'écoute du solo à peine entamé de Győző Prekop. (4) L'ingé-son a été épargné, j'espère...
(4) Jusqu'ici, je pensais que Richard Salwitz était le plus fou des harmonicistes qu'il m'ait été donné d'entendre.
(5) Oui, j'ai pesé mes mots.
(6) Entre autres, le difficilement évitable stoner figurant aussi parmi ceux-là et étant, à mon sens, absent des disques de minimál Bogart.
(7) Jetez un coup d'œil au tarif de la discographie complète avant d'en choisir un si c'est le cas...

samedi 2 septembre 2017

Mother London

Michael Moorcock : Mother London
Mother London (1988)
éd. Denoël, Lunes d'encre, 2002
trad. Jean-Pierre Pugi, couv. Guillaume Sorel
Josef Kiss a le pouvoir. Il peut entendre vos pensées les plus intimes, désamorcer les bombes qui n'ont pas explosé, retrouver les survivants sous les décombres du Blitz. C'est un héros de la bataille d’Angleterre, mais aussi un artiste de music-hall déchiré par ses démons, crucifié à la ville de Londres tel un papillon par son épingle.
Tout comme Josef, Mary Gasalee est télépathe. Après un long coma dû au Blitz, quinze années passées au Pays des Rêves, elle rencontre Josef, mais aussi David Mummery, le jeune écrivain fasciné par le peuple étrange qui habite les égouts londoniens... Tous trois, et d'autres, se heurteront à la bonne société britannique qui, incapable de reconnaître leurs pouvoirs, ne cessera de les considérer comme fous.
Avec Mother London, souvent cité comme son chef-d'œuvre, Michael Moorcock nous propose les histoires d'amour et de mort d'un groupe de télépathes londoniens, une fresque courant sur cinquante ans.
Si Michael Moorcock est bien plus connu pour ses séries de Fantasy, (1) un grand nombre de lecteurs plébiscitent d'autres œuvres de l'auteur, (2) ces dernières n'ayant que peu de points de comparaison avec l'autre partie de sa production.
Loin d'être une lecture aisée en raison de sa construction très éclatée (3) et de sa totale absence d'intrigue principale, (4) Mother London nous propose une visite de Londres sur plusieurs années, se posant de manière apparemment aléatoire sur ses habitants, prêtant un regard connaisseur et plutôt bienveillant (5) sur ces vies qui se sont croisées, frôlées, mélangées, entrechoquées. Un tableau complexe qui se dévoile par petites touches désordonnées qui finissent par prendre sens.
J'ai pu lire ici et là que d'autres lecteurs ont admiré le style de l'auteur et qu'ils considéraient que Londres, la ville, était la véritable héroïne de l'œuvre. Si je ne me sens pas capable d'analyser le style d'un roman aussi complexe que celui-ci, je pense que Londres n'est pas au centre du propos. À mon sens, le roman aurait été le même quelle que soit la nationalité de l'auteur ; Moorcock aurait dit la même chose des « gens », s'attardant sur une portion précise de ceux-ci. (6) Les véritables héros, cette multitude de différences, ce sont eux, les « gens », la progéniture de la ville (ici, Londres), (7) celle qui la fait vivre, son sang.
Moorcock nous plonge dans ce tourbillon fourmillant sans avertissement préalable, usant du prétexte de la télépathie pour ajouter l'effet de nombre à celui de profondeur.
Une lecture qui récompense très largement les efforts qu'elle demande. Peut-être bien un chef-d'œuvre. Un cri d'amour de l'auteur à l'adresse de ses semblables, quoi qu'il en soit. (8)

(1) Bien évidemment celle d'Elric, mais aussi celles d'Hawkmoon, d'Erekosë et de Corum.
(2) Dont celle-ci, mais également Le Chien de guerre et Gloriana, toutes incontournables à mon sens.
(3) Un kaléidoscope d'images et une multitude de personnages dont l'auteur nous dévoile tout une tranche de vie, apparemment sans soucis d'ordre chronologique. Il m'a semblé qu'il « justifiait » cette construction par l'intermédiaire de l'un de ses personnages en lui faisant dire : « Les théories du Temps sont généralement simplistes, comme celle de Dunne. Elles voudraient lui donner une forme linéaire ou circulaire, mais je le crois semblable à une gemme facettée avec une infinité de plans et de strates qu'il serait impossible de cartographier ou d'endiguer ; [...] ». Mais je peux me tromper...
(4) Des intrigues, nous en trouvons pourtant bel et bien par centaines dans ces pages, parfois simplement esquissées par une portion de phrase, parfois plus longuement détaillées, toutes ne formant qu'un... tout.
(5) Mais un brun nostalgique et perplexe devant les changements.
(6) Ceux que l'autre désigne dangereusement par « ceux qui n'ont pas réussi ». Oué, j'ai du mal avec celle-là, pardon...
(7) Pardon...
(8) Mais je peux me tromper...