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samedi 10 novembre 2018

Ce

José Roosevelt : Ce
Les Éditions du Canard (2009)
Un homme sans passé, un homme qui rêve. Mais il ne s'agit pas d'un homme commun : lui, il est immortel. Est-ce cette condition d'immortel qui donne à ses rêves un caractère si obsessionnel ? L'homme comprend, à l'aide d'un magicien aux oreilles pointues, que ses rêves sont beaucoup plus qu'ils ne semblent. Dans ses rêves, il est question d'une rencontre avec une femme mi-ange mi-robot, S-29, avec qui il partage de nombreux dangers et à qui il confiera son histoire. Dans sa vie éveillée, il est question d'une ville enfouie dans les profondeurs de la terre, où se cache une société aux rituels bien particuliers. Au détour des rues de cette cité, l'homme lie connaissance avec le gardien Heimdall, les enfants guerriers Blanqueau et Noiraud, et l'alchimiste Gian. Et encore avec deux femmes qui attisent son intérêt jusqu'à la fascination : Alyss, la jeune magicienne dont les affinités avec l'œuvre de Lewis Carroll ne se réduisent pas à la sonorité du prénom, et Victoria, la souveraine de la Cité, la maîtresse des défilés érotiques, la liseuse de pensées aux penchants morbides... de qui il ne veut plus se séparer. Cet homme, cet immortel, s'appellera « Ce ».

Dessin de Roosevelt
Timidement au départ, puis poussés par une curiosité et une envie grandissante de comprendre, nous suivons Ce et découvrons de son point de vue cette cité aux mœurs étranges ainsi que ses rêves qui ne le sont pas moins.
Il est de très rares bandes dessinées qui, à la première lecture, très vite, s'annoncent comme des monuments qui s'useront à force de très nombreuses visites, certes toujours plus familières, mais également riches de promesses et de nouvelles découvertes.
Ce est de celles-ci. 
Parmi les influences graphiques communément admises, si celle de Moebius est justifiée, (1) il me semble que celle de Druillet est beaucoup moins flagrante. En revanche, au risque de me tromper, je crois y avoir découvert beaucoup de points communs avec certaines œuvres d'Andreas


Dessin de Roosevelt
Si le style de ce dernier est souvent bien plus sombre, plus incisif, tranchant, bien des choses les rapprochent. Les choix de l'absence de couleur et du dessin au trait, bien entendu, mais aussi, chez l'un comme l'autre, la richesse et la minutie des détails, le soin porté à la narration, l'envie de surprendre constamment le lecteur, de l'amener à s'interroger, de ne pas tout dévoiler, de faire appel à l'inconscient et à la perception de la réalité, tenter d'effleurer ce qui dépasse l'entendement. (2) Si je peux faire dire à Roosevelt « Faire appel à l'intelligence, à la capacité d'interprétation et à l'imagination du lecteur, c'était peut-être le principal de mes buts », je ne retrouve pas les mots exacts d'Andreas. Mais je peux vous assurer que ses préoccupations principales sont identiques. Ces gars-là, avec un rare talent, font d'évidentes tentatives pour communiquer ! Mais, chez l'un comme chez l'autre, certaines choses, certains aspects resteront dans l'ombre, demeureront inexpliqués, à moins que les lecteurs ne s'amusent à chercher des clefs, quitte à le faire dans les œuvres suggérées par ces bandes dessinées sinon à les inventer de toutes pièces.
Ces références dépassent de loin le domaine de l'image, Roosevelt comme Andreas les multipliant tout au long de leurs albums, au travers des personnages comme de la narration ou du récit lui-même, facilement saisissables pour certains, à jamais mystérieux pour d'autres. (3)

Pour ce qui est du parcours de cet auteur incontournable qu'est José Roosevelt (4) tout ce que je pourrais raconter ici peut se retrouver de manière beaucoup plus complète sur le site Du9 où Maël Rannou lui consacre un long entretien absolument captivant en quatre parties : De la peinture à la bande dessinée, Le Monde de Juanalberto, L'Expérimentation permanente et Ce. (5)
On peut également trouver beaucoup d'autres informations et de très nombreux dessins ainsi que toutes les œuvres de l'auteur sur son propre site.

Dessin de Roosevelt

(1) Le premier tome de Ce (qui doit en compter treize) lui est d'ailleurs dédié, comme le seront les tomes suivants à d'autres auteurs et artistes qui ont influencé Roosevelt, au point que certains des personnages issus de ces influences assumées s'ancrent dans plusieurs de ses œuvres, aussi différentes soient-elles. Les deux autres principales sources d'inspiration (mais elles sont bien plus nombreuses et parfois assez surprenantes) sont Carl Barks et Lewis Trondheim.
(2) Allez, j'aide : le sense of wonder. L'émerveillement. Ce machin qui nous laisse parfois les yeux dans le vague et le sourire aux lèvres.
(3) Mon ignorance m'empêche de comprendre l'omniprésence de cette foutue poire... Je suis preneur de toute indication éclairante.
(4) Autodidacte, peintre relevant du surréalisme, il s'investit toujours plus dans la bande dessinée, un médium riche et complexe qui lui permet d'étoffer son propos.
(5) Si l'envie de découvrir d'autres dessins se fait sentir je suggérerais tout de même d'aborder Ce (au moins les trois premiers tomes) avant de lire tout cela. C'est ainsi que je l'ai découvert et il me semble que c'était une bonne chose. Je vais à présent commander la suite de ces trois premiers tomes (douze sont publiés à ce jour, le suivant et dernier devant logiquement paraître courant 2019).

jeudi 11 octobre 2018

Djal

Djal : Nuits blanches
(2000 - MusTraDem)
Se présentant comme un groupe de bal, (1) Djal, pour ce disque, se compose de huit musiciens français faisant chacun preuve d'une technique et d'une dextérité des plus enthousiasmantes et propose une musique exclusivement instrumentale.
Effectivement, scottishs, rondeaux, polkas, reels, bourrées, valses, andros, gavottes et autres cercles (2) s'enchaînent et remplissent le contrat annoncé, mais la musique de Djal est aussi incroyablement dense (3) et des plus riches, le groupe piochant son inspiration dans les musiques traditionnelles françaises sans toutefois hésiter à dépasser les frontières, les styles et les époques.
Après ce premier album, quatre autres suivront, (4) seulement deux d'entre eux enregistrés en studio, ne démentant jamais l'immense talent du groupe.
Si la forme de ce dernier change au cours des années, tous les musiciens sont de très haute volée et issus d'univers musicaux différents, les compositions et les arrangements ne faiblissant jamais et comportant nombre de touches plus modernes, parfois déroutantes, qui ne manquent jamais de surprendre.
Pour ce qu'on entend sur les trois albums présentant des concerts, le public présent aime effectivement danser. Mais il semble également connaître certains morceaux par-cœur et, aussi incroyable que cela puisse paraître, chante juste. Djal se démène de manière visible pour rester à la hauteur d'un tel public et, à mon sens, y parvient avec un réel brio, se laissant très souvent aller à l'improvisation, tout aussi brillante que le reste.
« C'est énorme ! » (5)

Deux exemples : The chauve must go on, Kalaallit nunaat walz (6)

Musiciens :
- Jean Banwarth : bouzouki
- Sylvain Barou : flûtes traversières en bois, uillean pipes, low whistles
Daniel Gourdon : violon
Yann Gourdon : vielle à roue électroacoustique
- Jéremie Mignotte : flûte traversière en bois
- Stéphane Milleret : accordéon diatonique
- Christophe Sacchettini : flûte à bec, whistles, bodhran, djembe, shakers
- Claude Schirrer : basse

(1) Ce qu'il est !
(2) J'en passe, la liste exhaustive pour cet album est ici, sur le site du producteur, MusTraDem étant la contraction de Musiques Traditionnelles de Demain - j'ignore comment j'ai pu passer à côté d'une telle maison aussi longtemps... (7)
(3) Ah, ah ! (Pardon.)
(4) Extra bal (Concert, 2003), Répliques (2006), Ex nihilo (2012) et Quaterlife (Concert, 2018).
(5) C'est ce que dit l'un des musiciens en évoquant les 25 années d'existence du groupe. Par le plus grand des hasards, j'ai découvert Djal il y a quatre jours et, effectivement, on ne saurait mieux dire.
(6) Extraits du dernier disque, je n'ai rien trouvé du premier. En revanche, en bonus, voici un documentaire captivant qui laisse le groupe revenir sur sa carrière et sa musique, Raconte-moi ton Djal, partie 1 et partie 2. Documentaire qui confirme ce qui est déjà perceptible à l'écoute des albums : le lien entre ce public et son groupe. (En outre, l'origine de Djal est tout simplement incroyable.)
(7) Pour les curieux et autres personnes de goût : de quoi écouter.
(8) Allez zou : est-ce moi, ou le titre « The chauve must go on » est une façon d'accueillir le nouveau vielleux Sébastien Tron à son premier enregistrement avec le groupe en concert ? Si je ne fais pas erreur, je crois que nous avons affaire à une sacrée bande de déconneurs. Selon moi, c'est un plus.

dimanche 7 octobre 2018

Une vie après l'autre

Kate Atkinson : Une vie après l'autre
Life After Life (2013)
éd. Le Livre de Poche, 2018
trad. Isabelle Caron, couv. Studio LGF

11 février 1910 : Ursula Todd naît - et meurt aussitôt.
11 février 1910 : Ursula Todd naît - et meurt, quelques secondes plus tard, le cordon ombilical enroulé autour du cou.
11 février 1910 : Ursula Todd naît, le cordon ombilical menace de l'étouffer, mais Ursula survit.
Ursula naîtra et mourra de nombreuses fois encore - à cinq ans, noyée ; à douze ans, dans un accident domestique ; ou encore à vingt ans, dans un café de Munich, juste après avoir tiré sur Adolf Hitler et changé ainsi, peut-être, la face du monde...
Malgré ce que pourrait laisser supposer cette dernière phrase de présentation, (1) à mon sens, Kate Atkinson ne semble pas s'intéresser réellement à ce que pourrait être « la face du monde si... », mais se penche avant tout sur ce qu'est la face du monde quand. En effet, même si elle entretient plusieurs fois le doute autour de retours dans le temps plus ou moins conscients au cours de ce gros roman, (2) c'est avant tout d'actes et de choix qu'elle traite, avec toutes les réflexions que ceux-ci peuvent engendrer (qu'ils aient eu lieu ou non, d'ailleurs). (3)
Qui d'entre nous peut dire qu'il n'a jamais tenté l'expérience de pensée « et si Hitler... » ?
Ou bien, de manière plus... « pragmatique », qui ne s'est jamais demandé ce qu'aurait été sa vie s'il avait agi différemment dans telle ou telle circonstance ? Et, ce que l'on retrouve en filigrane dans le roman mais de manière soutenue : qui ne s'est pas surpris dans une situation qu'il lui semblait avoir déjà vécu, suggérant cette impression de déjà-vu, familière pour un grand nombre d'entre nous ?
D'une manière radicalement différente de celle de Moorcock (4) et sur un plus petit échantillon, l'autrice se penche sur une portion d'humanité et l'observe, la détaille méticuleusement, d'une manière bienveillante sinon amicale. (5) Si Ursula reste le point central, les bifurcations qu'elle (et parfois d'autres personnages) emprunte me paraissent parfois si différentes qu'elles font de l'héroïne une figure universelle.
Hitler ? Difficile de l'observer de près ou de lui prêter une pensée cohérente... Il reste néanmoins un excellent point focal pour situer le roman dans une période (largement installé sur les deux guerres, donc) durant laquelle il n'a pas dû être plus rare qu'aujourd'hui de frôler, voire côtoyer, des personnes en proie aux choix, au doute... (6)
Minutieux et riche, d'une justesse de vue et porteur de nombreuses réflexions, le roman, bien que traversant de bien sombres périodes, reste parsemé d'humour sincère (7) sinon d'éclats de rires qui peuvent « adoucir l'ambiance » et arriment encore un sentiment d'authenticité ressenti de la première à la dernière page. (8)
Bref, c'est une merveille dont je pourrais discuter pendant des heures sans me lasser et, de manière certaine, que je pourrais relire immédiatement en y découvrant des choses nouvelles.
Une autre certitude : Une vie après l'autre fera partie des rares livres que j'aurai lu plusieurs fois.

(1) Ici, vous ne saurez rien d'un tel monde, la loupe de Kate Atkinson n'allant pas au-delà du fameux coup de feu. Si certains lecteurs y trouvent plus ou moins un lien avec l'uchronie, j'ai un peu de mal à le situer. (Mais je remercie cette manière de voir les choses puisqu'elle m'a fait découvrir cet admirable roman).
(2) Beaucoup d'interventions des personnages relativisent cet a priori, laissant le lecteur placer le roman dans la catégorie qu'il souhaite. (Page 526 : « Si elle pouvait remonter le temps et [...]. C'était le problème avec les voyages dans le temps (outre leur impossibilité) [...]. » Ou bien, page 534 : « Nous n'avons qu'une vie, après tout, nous devrions essayer de faire de notre mieux. » Ou bien encore, page 571 : « Mais si Hitler avait été tué avant de devenir chancelier, ça aurait empêché tout ce conflit entre les Arabes et les Israéliens, non ? »)
(3) Les multiples morts et recommencements d'Ursula ou d'autres personnages peuvent tout à fait s'expliquer par des réflexions personnelles, non dites, qu'Atkinson nous confie de manière heureuse mais sans répit tout au long du roman ; la force de ce roman selon moi.
(4) Dans Mother London, où il s'intéresse de près... aux gens, prétextant de la télépathie pour justifier ce regard là où Atkinson use d'observation méticuleuse, de réflexion sur les conséquences des actes, par le truchement des retours sur le déroulement de l'Histoire (ou des histoires, Ken Liu allant même jusqu'à dire que Celle-ci ne découle que de celles-là. Patin couffin...). (C'est qui, Liu ? Un nazi ? Non, pas vraiment. Ceux qui ont lu Une vie après l'autre comprendront.)
(5) Qu'on ne s'y trompe pas, la bienveillance a ses limites, même chez Atkinson. Et si Hitler, par définition, ne passe pas le concours d'entrée, l'immonde Derek non plus et, de manière curieusement moins tranchée, Howie et Maurice pas davantage.
(6) Je crois qu'Ursula pense à un moment quelque chose comme « bienheureux ceux qui n'ont pas de doutes » mais je ne retrouve pas le passage, pardon.
(7) Vécu ?
(8)  Cela sonne néanmoins très sombrement vrai, parfois : « La seule façon d'arrêter les larmes était de continuer à boire du whisky ».
(9) Allez zou, au point où j'en suis : avec cette dernière intervention inutile, je souscris à un vieux pari qui était de faire davantage de notes de bas de page que de billet. Ne me remerciez pas, ça me fait plaisir...

vendredi 5 octobre 2018

Laboratorium Pieśni

Laboratorium Pieśni : Sound Meditation 
(2018 - autoproduction) 
(1)
Comme patiemment espéré, les laborantines polonaises du groupe Laboratorium Pieśni (2) nous font de nouveau cadeau de leurs expériences avec ce troisième disque, prenant pour la seconde fois le contre-pied des attentes de ses auditeursAprès deux excellents albums, (3) respectivement éclatant de voix et de rythmes enlevés puis d'une lente et douloureuse beauté, celui-ci nous propose de longues et hypnotiques litanies savamment interprétées, une fois encore issues de musiques traditionnelles variées. Si les voix y sont moins nombreuses, elles n'en sont pas moins travaillées, brillamment entourées d'instruments d'origines diverses. Et si l'Europe de l'Est est logiquement au centre de l'œuvre, les termes « chamanisme » et « improvisation », associés à l'écoute, laissent supposer d'autres influences. (4)
Tout d'abord surpris par le changement du nom du groupe et du choix du titre de l'album, (5) j'espère que ceux-ci joueront leur rôle et donneront les moyens à ces remarquables musiciennes de faire d'autres recherches et d'autres disques.
Je reprends donc ma faction aux portes de ce plus qu'intéressant laboratoire.

L'album : Sound Meditation.

Laborantines et invités :
- Alina Jurczyszym : surpeti, percussions, maracas
- Kamila Bigus : violon, rabâb, percussions, maracas
Michal Zeltman : voix, guitare, saz, bouzouki
- Hubert Poᛅoniewicz : kanoun, gousli, voix

(1) « Deux superbes disques qui poussent à se demander quel agréable résultat sortira donc de cet intéressant laboratoire en 2018 », écrivais-je en conclusion du précédant billet concernant ces dames. Vive la science !
(2) Oui, d'accord, il se fait appeler Song Laboratory, cette fois. Un choix...
(3) Rosna (2016) et Puste Noce (2017).
(4) La présentation générale du groupe (téléchargeable sur son site) manque de précision, se contentant d'un « et bien d'autres pays » (mais, une fois encore, j'attends le disque et j'aurai peut-être un truc à ronger, auquel cas...).
(5) Pour ce qui est du nom, je n'ai pas vraiment d'avis (comprendre, en gros : « je m'en fous »). Mais pour le choix du titre, j'y vois (au risque de me tromper) une tentative d'attirer l'attention d'un (plus large) public, plus intéressé par des ambiances bien spécifiques et « dédiées » à d'autres activités qu'attentif à la musique jouée.

mercredi 26 septembre 2018

The Turbans

The Turbans : The Turbans 
(2018 - Six Degrees Records) 
Groupe anglais composé de musiciens d'origines très variées, The Turbans nous offre une musique qui ne l'est pas moins. Pouvant passer pour simplement festive et inspirée par les musiques traditionnelles d'Europe de l'Est aux oreilles inattentives ou se contentant d'un rapide survol, cette dernière révèle aux écoutes successives une richesse et une complexité qui auraient pu échapper au premier abord. (1)
Le groupe puise effectivement et de manière évidente dans les registres de l'Europe de l'Est mais également du côté de la vaste Asie Centrale, de l'Afrique du Nord et de l'Espagne, (2) ajoutant parfois un son rock à l'ensemble. (3)
Non contents de regrouper tout cela, les musiciens s'offrent le luxe de le mélanger. Les influences et les styles se brouillent, se chevauchent, se dissimulent, s'amalgament...
C'est foutraque, jouissif et hautement technique. (4)
Et ça m'a immédiatement fait penser à un autre groupe (5) qui m'est cher depuis bien longtemps et qui adopte exactement la même approche pointue : on prend tout, on fout le bordel, mais, attention, dans le respect voire l'amour des différences.
Merci pour ce rafraîchissement primordial.

L'album : The Turbans. (6)

Musiciens et invités :
- Darius Luke Thompson : violon
Cabbar Baba : dohol, tombak, davul, daf, voix
Maxim Shchedrovitzki : oud (électrique et traditionnel)
- Pavlos Mavromatakis : davul, voix
- Miroslav Morski : guitare électrique, voix
- Fred Stitz : guitare basse, trombone, voix
- Moshe Zehavi : guitare électrique
- Pablo Dominguez : Cajón, guitare classique
- Kansia Pritchard : ney, kaval, clarinette, shvee (?)
- Madhav Haridas : saxophones, bansurî
- Oshan Mahony : guitare
- Simo Lagnawi : guembri, karakans (?), voix
- Ayoze de Alejandro Lopez : mains, karakans, ambiances
- Noelia Valdes : mains, ambiances
- Chœur bulgare de Londres :  voix (arrangements : Dessislava Stefanova
- Yoav Elkayam : riqq

(1) Ce qui n’ôte absolument rien au côté festif de l'affaire, The Turbans n'hésitant pas à glisser clins d'œil et humour à l'attention des oreilles du monde entier qui sauront les reconnaître.
(2) Je ne suis pas certain de savoir repérer toutes les influences et j'attends à cette heure le disque dans l'espoir d'y trouver des informations à ronger... (Si je suis repu, je viendrai arranger mon billet.)
(3) « Zawi », à partir de 1'15'', c'est du psyché, ou bien faut-il que j'arrête de boire ?
(4) « Samia », ce titre au texte pouvant sembler benêt est impressionnant de technique. Malgré les paroles, il n'est pas loin de passer dans la catégorie « meilleur titre de l'album ».
(5) 3Mustaphas3, « anglais » également, je fais plus que recommander !
(6) Il existe un premier EP (répondant logiquement au doux nom de The Turbans), plus jeune de deux ans mais pouvant encore se dénicher et tout aussi bon.

dimanche 8 juillet 2018

Dafné Kritharas

Dafné Kritharas : Djoyas de mar 
(2018 - Lior éditions) 
Paraissant surgie de nulle part, cette toute jeune chanteuse franco-grecque sort ici son tout premier disque et se place d'emblée, avec les talentueux musiciens qui l'entourent, parmi ceux qui auront compté plus que d'autres au court de cette année pourtant loin d'être achevée.
Si la voix de la jeune femme est tout simplement fabuleuse, (1) le groupe aux origines variées (2) n'est pas en reste et offre cette douzaine de joyaux dont j'éprouve le plus grand mal à m'extirper.
L'origine de l'album, sous-titré Chants grecs et judéo-espagnols de la mer Égée, vient de certaines similitudes que l'on peut percevoir dans les deux musiques que sont le rebetiko grec et la chanson juive-espagnole. Merveilleusement réinterprétées ici et exécutées avec une dextérité et une finesse rares.
Attention : disque aussi court (3) qu'exceptionnel. 

L'album : Djoyas de mar.

Musiciens :
Dafné Kritharas : chant
- Paul Barreyre : guitare, chant
- Camille el Bacha : piano
- Naghib Shanbehzadeh : percussions

(1) Digne des plus grandes sans pour autant avoir reçu de formation vocale formelle et ne sachant pas lire la musique. D'autres informations peuvent se lire dans cette très intéressante critique.
(2) Le guitariste est français, le pianiste a des origines libanaises et le percussionniste est iranien.
(3) Pas tout à fait 37 minutes, toutes absolument indispensables.

mardi 3 juillet 2018

Sarakina

Sarakina : Sarakina 
(2001 - Autoproduction) 
Avec ce premier album le groupe polonais Sarakina explore et s'amuse avec les traditions d'Europe de l'est.
Pouvant paraître « classique » au premier abord sa musique se révèle rapidement novatrice et impulsive, n'hésitant pas à s'éloigner notablement de son aire de jeu. La contrebasse, jouée « jazz » et mise très en avant, augmente cet effet de mélange, dynamise l'ensemble, donne un fil à suivre dans cette pluie de mélodies très travaillées et parfaitement exécutées par de grands virtuoses.
Trois ans après, arrive le second album, (1) encore plus maîtrisé si faire ce peut, explosant davantage les codes et laissant encore plus de champs à la créativité du groupe, aux arrangements somptueux ainsi qu'à une utilisation de la voix rarement rencontrée lorsqu'elle est soliste.
Le troisième album sort quatre ans plus tard (2) et, de manière surprenante, n'offre que des pièces de Chopin. (3) Sarakina dévoile ici toute l'ampleur de son talent de composition et d'interprétation. Peu à peu, musiques classique et traditionnelle deviennent autre, à part entière, unique.
Un groupe incontournable selon moi et qui mériterait d'être beaucoup plus connu qu'il ne l'est actuellement.
Je pense que l'on peut parler de « groupe d'avant-garde », pour ce que ça veut dire. (4)

Quelques exemples : (5) On the Road, Zaljubih mamo tri momi.


Musiciens et invités :
Jacek Grekow : accordéon, cornemuses, kaval
- Jan Mlejnek : clarinette, tambura
- Bartosz Mlejnek : contrebasse
- Bartosz Zwolski : percussions, Tarambuka, Tapan
- Weronika Grozdew : chant

(1) Junctions (2004).
(2) Fryderykata (2008).
(3J'étais inquiet pour celui-ci, maîtrisant fort mal mon Chopin et craignant de passer à côté de la chose. J'ai reconnu un seul morceau... Celui qui répond au doux nom de « Waltz in D flat major Op. 64 No. 1. ». Personne ne peut le louper. Suivront Dance of Fire (2012) et Sarakina Live in Studio (2017) que je ne connais pas encore à cette heure.
(4) Mon billet est fort imprécis, les curieux pourront lire des critiques dignes de ce nom sur le site-même du groupe.
(5) Live et illustrant d'autres albums puisque je ne trouve pas d'exemples de celui-ci...

dimanche 17 juin 2018

Mohama Saz

Mohama Saz : Negro es el poder 
(2017 - Humo) 
Deux ans après un premier album déjà fort recommandable, (1) les quatre espagnols de Mohama Saz récidivent avec Negro es el poder, en élargissant notablement leur spectre par la présence de nouveaux musiciens et instruments.
Si le rock est la caractéristique principale du groupe, ce dernier cède avec grand bonheur à de très nombreuses influences (2) et nous offre une musique très riche et très inspirée, navigant entre le rock, (3) le jazz-rock et les musiques traditionnelles.
Tous composés par Mohama Saz, chaque titre appelle à être rejoué de multiples fois, les boucles chères à ce style donnant ici l'occasion d'embellissements fabuleux et d'une profusion de détails qui s’accommoderaient guère d'une écoute superficielle.
Si le groupe semble se défendre de proposer une musique de fusion, ça n'en pas moins une à mon sens.

L'album : Negro es el poder.

Musiciens et invités :
Adrián Ceballos : batterie, percussions, chant
- Arturo Pueyo : clarinette, saxophone
- Javier Alonso : baglama acoustique et électrique, chant
- Sergio Ceballos : basse, bouzouki, percussions, chant
- Alex Pewlo : santour, tambûr
- Roberto Lorenzo Elekes : trombone
- Dario Santamaria : flûte
- Andrés Freites : percussions
- Rubén, Sara Islan et Demetrio Salas : chant

(1) More Irán (2015).
(2) Européenne et ottomane, pour les principales.
(3) Psyché.

jeudi 31 mai 2018

Avec joie et docilité

Johanna Sinisalo : Avec joie et docilité
Auringon ydin (2013)
éd. Actes Sud, 2016 
trad. Anne Colin du Terrail, couv. Chez Gertrud

République eusistocratique de Finlande, 2013. La nation a pris en compte ses erreurs historiques.
La stabilité sociale et la santé publique sont désormais les valeurs prédominantes. Tout ce qui procure du plaisir ou est susceptible de causer une quelconque dépendance est formellement interdit, y compris le café. À une exception près : le sexe. La distribution de sexe  un produit de consommation essentiel à la paix sociale doit être aussi efficace que possible. À cet effet, le corps scientifique gouvernemental a généré une nouvelle sous-espèce humaine, les éloïs. De type blond, réceptive et soumise, l'éloï est jugée apte pour le marché de l'accouplement et sera vouée à favoriser par tous les moyens le bien être de son époux. Les morlocks, en revanche, éléments de la population féminine jugés trop indépendants et difficilement domesticables, sont une espèce en voie de disparition. Stérilisées dès leur plus jeune âge, elles constituent un réservoir de main-d'œuvre affectée à des tâches de nature répétitive.
Vanna est née avec les traits d'une éloï mais le caractère d'une morlock et réussit, au prix de mille efforts, à se faire passer pour une éloï. Mais la comédie risque d'être de courte durée, l'intelligence et la curiosité se laissent difficilement dompter...
Avec beaucoup de finesse, Johanna Sinisalo nous invite à nous interroger sur les mécanismes de la manipulation des masses et la place de la femme dans nos sociétés. Un thriller dystopique aussi troublant que ludique par la reine du finish weird.
Sous la forme réussie mais trompeuse d'une fable dystopique (1) remarquablement agencée, toute en contrastes saturés et oppositions outrées, Johanna Sinisalo nous propose une vision coup de poing de travers et dérives aberrantes que peuvent présenter nos sociétés.
Le propos n'est pas nouveau mais, pour une fois, le politiquement correct n'a pas eu droit au chapitre et, ne cédant pour ainsi dire jamais à la facilité de se révolter de manière on ne peut plus légitime, l'autrice, sans fard (!), sans le moindre recul, sans le plus petit filtre, nous balance à la tête des images et des situations qui n'ont rien d'irréel mais dont toute l'absurdité est mise en avant, outrée, surexposée.
Ce n'est pourtant rien d'autre que le monde, tel que nos ancêtres et nous-mêmes l'avons connu à différentes époques dont la présente, qui nous est décrit. À mon sens, (2) l'adoption de cet angle de vue bien particulier sur les choses fait une grande différence : Sinisalo se moque, juge très sévèrement tout en offrant un texte très souvent hilarant si l'on prend le recul nécessaire. (3)
Si le patriarcat, qui n'a jamais cessé de sévir me semble-t-il, se voit sans hésitation refaire le portrait, l'autrice n'oublie pas pour autant de se demander pourquoi certaines femmes semblent jouer le jeu et se satisfont (voire recherchent) cette situation qui n'a pas le moindre sens. C'est frappant dès la couverture du roman qui peut s'interpréter de différentes manières.
Johanna Sinisalo semble avoir largement dépassé le stade de la colère et s'appuie sur celui d'un rire glaçant et impitoyable. Une critique sociale et politique sardonique et affligée tout autant qu'hilarante. Du rire et de l'horreur.
Avec joie et docilité se penche également vers ceux qui ne peuvent pas s'en satisfaire mais vivent pourtant au beau milieu de ce qui les révolte, ceux pour qui certaines règles sont inacceptables mais qui, jour après jour, s'y conforment néanmoins, sont entraînés dans un tourbillon grotesque et apparemment sans fond. Ces déviants de toute espèce qui n'aiment pas penser en rond et recherchent l'évasion par l'esprit, que ce soit artificiellement ou non.  Mais l'autrice se penche particulièrement sur les seconds et, il me semble, démontre une connaissance qui donne à penser qu'elle les a observé de près et qu'elle les a compris. (4)
Bref, j'ai totalement adoré et je pourrais en causer durant des heures mais, là, à moi-même, c'est un peu chiant...
Pour distribuer de vigoureuses taloches à tout le monde tout en éclatant sincèrement de rire devant un absurde démesuré, je ne connaissais que Catherine Dufour. (5)

(1) Bien entendu, c'en est une ! Impossible de ne pas penser à Brunner, Atwood ou Orwell, pour ne citer que ceux-ci qui, comme Johanna Sinisalo, ont décrit des sociétés cauchemardesques qui sont les reflets grossis de celles dans lesquelles nous nous ébattons joyeusement à grands coups de pouces vers le haut et... vers le bas.
(2) Mais je peux me tromper, je ne connais pas tout. D'autres auteurs ont peut-être usé comme elle de ce registre.
(3) Dans le cadre d'une lecture de roman, on peut s'y autoriser. Mais qui a pu résister et empêcher le rire en lisant les extraits de documents gouvernementaux, du code de loi, de manuels scolaires ou de préparation aux bals et mariages et autres qui, tous, ressemblent parfois furieusement à ce que nous connaissons ?
(4) En ce sens, cette eau sombre qui clapote au fond de la Cave, tout au long du roman, m'a frappé. Tout le monde a une eau sombre qui clapote au fond de la Cave et, à un moment ou à un autre, se voit bien obligé d’écoper...
(5) Attention, ce n'est pas le même ton...

dimanche 27 mai 2018

Dans la toile du temps

Adrian Tchaikovsky : Dans la toile du temps
Children of Time (2015)
éd. Denoël, Lunes d'Encre, 2018 
trad. Henry-Luc Planchat, couv. Gaelle Marco

La Terre est au plus mal... Ses derniers habitants n'ont plus qu'un seul espoir : coloniser le « Monde de Kern », une planète lointaine, spécialement terraformée pour l'espèce humaine. Mais sur ce « monde vert » paradisiaque, tout ne s'est pas déroulé comme les scientifiques s'y attendaient. Une autre espèce que celle qui était prévue, aidée par un nanovirus, s'est parfaitement adaptée à ce nouvel environnement et elle n'a pas du tout l'intention de laisser sa place. Le choc de deux civilisations aussi différentes que possible semble inévitable. Qui seront donc les héritiers de l'ancienne Terre ? Qui sortira vainqueur du piège tendu par la toile du temps ?
Premier roman de l'auteur paru en France, Dans la toile du temps s'inscrit dans la lignée du cycle de L'Élévation de David Brin. Il nous fait découvrir l'évolution d'une civilisation radicalement autre et sa confrontation inévitable avec l'espèce humaine. Le roman a reçu le prix Arthur C. Clarke en 2016.
Somptueux planet opera, (1) ce premier roman d'Adrian Tchaikovsky démontre avec brio la grande connaissance du genre que possède son auteur, ainsi que sa capacité à s'emparer de thèmes déjà traités par d'illustres prédécesseurs (2) pour les mettre au service de son histoire.
Loin d'être une resucée d'histoires mainte fois lues, le roman d'Adrian Tchaikovsky intègre ses propres idées et passions, intercale avec art les deux formes de vie qui l'intéressent ici. D'un côté, les maigres restes d'une humanité exsangue et acculée à quémander sa survie, de l'autre, une civilisation naissante et artificiellement accélérée. (3)
Trompeuse, la présentation de l'éditeur pourrait faire croire à une confrontation entre deux formes de vie pour leur propre existence. Mais c'est de difficulté à se comprendre dont nous parle ici l'auteur, de tout l'intérêt qu'il peut y avoir à tenter de saisir ce qu'est l'Autre, de l'intégrer à son mode de vie en modifiant le sien propre de manière conséquente sinon radicale, afin que cela soit possible. Si choc il y a, il est culturel avant tout.
Entre autres thèmes dont se sert l'auteur, celui de la croyance religieuse est très présent, une comparaison intéressante étant faite de deux conceptions opposées de celle-ci.
La toute fin du roman indique que la réflexion est loin d'être entièrement contenue dans celui-ci, pourtant déjà très riche, extrêmement dense et d'une minutie captivante. Comme un second roman d'Adrian Tchaikovsky semble prévu l'année prochaine, j'aime à espérer qu'il prolongera aussi brillamment les pistes empruntées par celui-ci.
Pour ceux qui n'oseraient pas saisir ce livre par crainte de la forme de vie non-humaine choisie par l'auteur, ne vous arrêtez pas à cela. Il s'agit simplement d'une forme de vie... différente. Et aucune des images que vous pourriez craindre ne viendra vous faire frissonner d'horreur. Bien au contraire !
Et puis... comment ne pas encenser un livre dans lequel je trouve pour la première fois de ma vie une définition de la femelle idéale qui me convient ? (4)

(1) Voir ce qu'en dit la page Wikipédia consacrée à cette branche de la SF.
(2) Le vibrant hommage rendu à David  Brin, outre son signalement par la quatrième de couverture, est clairement revendiqué par l'auteur dès la première ligne de son roman. Ce dernier, de loin en loin, ne pouvant que rappeler les incursions d'autres auteurs dans les nombreuses thématiques qu'il présente.
(3) Visiblement, ce n'est pas l'humanité qui intéresse le plus Adrian Tchaikovsky, ce qui semble lui être systématiquement reproché par les lecteurs dont j'ai pu lire les avis mais qui ne m'a absolument jamais dérangé, certaines scènes côté humain étant en outre très drôles dans leur description.
(4) Page 358, vers le bas. « Pour Fabian, la femelle idéale possède trois qualités : [...] ». Vous ne pensiez tout de même pas sérieusement que j'allais vous la livrer ici ?